Il y a quelques mois, je suis tombée sur un article plus que pertinent et motivant dans le journal Les Affaires qui proposait des idées pour faire avancer notre Québec actuel. Certains des éléments m’ont fait réagir et voici mes réflexions sur quelques idées proposées.
Casser la culture entrepreneuriale masculine
J’aime bien la perspective que les hommes puissent prendre un congé parental plus long que le congé de paternité de cinq semaines. En théorie, le congé parental peut être partagé entre la mère et le père, mais avouons-le, il est très rarement bien perçu pour l’employeur qu’un homme demande plusieurs semaines, voire des mois de « congé » parental. Qu’est-ce qui perturbe autant? Le fait que l’homme est encore typiquement associé à la fonction de pourvoyeur de la famille? Le fait que l’homme occupe plus souvent un rôle décisionnel dans les entreprises? Le fait que ça se nomme encore aujourd’hui un « congé » parental? Je n’ai pas encore d’enfant, mais cette réflexion m’amène à me questionner sur l’équité homme/femme encore aujourd’hui, en 2019.
Avec la valorisation de l’entrepreneuriat féminin, peut-être que le Québec de demain devra changer son regard sur le partage des responsabilités, même à l’extérieur du contexte de travail.
Comme Selena Lu, présidente de la Jeune chambre de commerce de Montréal le suggère dans l’article, il faudra considérer des solutions incitatives ou obligatoires pour faire changer les choses. Les entreprises trop frileuses à accorder un congé parental à un père pourraient peut-être se faire réprimander par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST). Est-ce qu’un registre public, une amende ou un jugement deviendront nécessaires pour nous faire évoluer?
Collaboration des entreprises
On peut le répéter : seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. J’ajouterais même qu’ensemble on est plus forts. Je crois à cette maxime fermement, en particulier entre entreprises, et pour ceux qui ont eu l’opportunité de passer du temps à l’Hôtel Château Bellevue, vous connaissez peut-être déjà notre Coffre aux trésors. En créant des partenariats d’affaires avec d’autres établissements touristiques, nous nous assurons de proposer à nos invités la meilleure façon de découvrir la ville. Quelques restaurants et boutiques à distance de marche sont proposés par notre équipe à la réception.
Aussi, en étant membre d’Ôrigine Artisans Hôteliers, auparavant connu sous Hôtellerie Champêtre, nous faisons partie d’un réseau d’établissements (hébergements, restaurants et lieux d’activités) qui proposent une expérience authentique et de qualité. En faisant la promotion de ce réseau, nous permettons aux touristes d’ici et d’ailleurs de partir à la découverte de notre culture. En collaborant entre entreprises, en particulier dans l’industrie touristique, ça nous permet d’être davantage compétitifs dans un marché international et dans un contexte de pénurie d’emploi.
Aucune partisanerie politique
La politique est omniprésente au Québec, autant dans les projets qui font évoluer le Québec que dans les sujets de débat. Je crois qu’une solution intéressante pour amoindrir les effets de la partisanerie politique, c’est de miser sur l’éducation continue des citoyens de tous âges et peu importe la classe sociale. Ça permettrait à tous d’avoir une opinion moins biaisée et d’évoluer pour le bien de la collectivité.
Si nos députés prenaient plus le temps de nous écouter (individus, groupes et entreprises), sans vouloir à tout prix réaliser des promesses électorales qui ne font souvent pas l’unanimité dans la population avant l’entrée au pouvoir de leur parti, nous ferions peut-être des choix de société plus équitables.
Détrompez-vous, ce n’est pas une critique ouverte du gouvernement actuellement en place, c’est simplement une opinion générale, inspirée par les mots de monsieur Claude Béland dans l’article du journal Les Affaires. Je ne suis pas désillusionnée par la politique, au contraire, je crois que par nos dirigeants municipaux, provinciaux et fédéraux, on peut faire évoluer positivement notre société. Je l’ai dit et j’y crois : l’union fait la force et tous ensemble, on est plus forts!
Réduction des déchets et économie
Il n’y a pas très longtemps, je vous ai parlé de l’importance que j’accorde à l’environnement. Le Comité vert de nos entreprises met en place des initiatives afin de minimiser notre empreinte écologique. Ces décisions d’entreprise nous permettent d’avoir un impact positif à court et à long terme. Des initiatives toutes simples peuvent aider à modifier nos comportements de consommation. C’est le cas à l’hôtel puisque nous organisons entre employés une boutique interne qui permet d’échanger ou de vendre à moindre coût des objets et des vêtements de seconde main. Je ne peux qu’encourager ce genre d’initiative de la part de mon équipe. Et je l’avoue, ça me rend fière de voir leur intérêt sincère à faire leur part pour l’environnement et pour favoriser l’économie circulaire.
Quant à moi, je garde espoir que l’on trouvera, bientôt peut-être, une façon simple d’intégrer le compostage à nos pratiques d’affaires. L’intérêt y est, il ne reste plus qu’à déterminer la bonne façon de le faire, dans un lieu physique où nous n’avons pas l’environnement favorisant cette habitude. Peut-être que ça passera par l’ingéniosité des outils développés par Tero ou d’autres entrepreneurs québécois? Peut-être que mon intérêt est partagé par d’autres commerces et restaurants à proximité? Ça pourrait être intéressant d’en faire une décision durable provenant de la communauté.
Je suis aussi d’avis que le compostage et la récupération de nos matières résiduelles pour générer de l’énergie (par exemple, la biométhanisation – ne doivent plus être calculés comme un investissement monétaire classique envers lequel nous exigeons un retour sur investissement rapide. C’est un enjeu à long terme et l’investissement monétaire pour y arriver doit être calculé en conséquence. Les déchets des uns peuvent ainsi devenir la matière première des autres, favorisant ainsi l’économie circulaire. Solucycle, une entreprise d’ici qui s’investit dans la gestion et la récupération des résidus alimentaires à la source, est un exemple concret de l’applicabilité de ce type de solution.
Banque de gestionnaires pour reprendre des entreprises
Il y a un problème de relève entrepreneuriale et l’enjeu est criant. Je suis particulièrement sensible à ce sujet de par mon implication au Centre de transfert d’entreprise de du Québec, mais surtout parce que moi-même, je suis un exemple de relève entrepreneuriale.
Il faut trouver une façon de créer l’engouement et de faire connaître les outils et les lieux d’apprentissage qui existent déjà. Ici même à Québec, l’École d’entrepreneuriat de Québec fait la publicité pour son programme de relève entrepreneuriale PME. Peut-être qu’en faisant le parallèle avec de jeunes ambitieux, à partir du moment où tous leurs rêves professionnels semblent encore réalisables, nous pourrions développer une banque de relève en gestion? Est-ce que des campagnes de promotion dans les cégeps, les collèges et les universités peuvent être une piste de solution?Ou à l’opposé, avec une population vieillissante, pourquoi ne pas courtiser des gestionnaires aguerris, aux portes de la retraite, pour qu’ils fassent partie de cette banque de gestionnaires afin de pouvoir y jouer le rôle de mentor?
L’aventure est palpitante et il faut encourager plus de gens à reprendre nos entreprises… avant qu’elles soient achetées à l’étranger.
Quoi qu’il en soit, le portrait du Québec de demain est entre nos mains à tous et nous devons faire des choix judicieux, autant individuellement, qu’en tant que collectivités. Les entreprises, les dirigeants et les élus doivent travailler de pair pour faire évoluer notre société. C’est très stimulant de voir les défis qui se présentent à nous et il nous appartient d’y appliquer des solutions bénéfiques à l’ensemble de notre société québécoise. Et vous, quelles pistes de solution vous inspirent?